J’aimerais vous parler des Objectifs de développement durable (ou« ODD ) qui viennent d’être annoncés aux Nations Unies. De quoi s’agit-il ? Il est vrai que les ODD ne sont pas très parlants. Mais si vous avez quelques minutes à m’accorder, j’aimerais vous expliquer pourquoi ils sont si importants.
Un peu d’histoire
Tout a commencé en 2000, quand les pays du monde entier se sont mis d’accord sur les Objectifs du millénaire pour le développement (ou OMD) qui avaient pour but de réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde, en particulier dans les pays en développement. Il y avait huit objectifs à l’époque, avec comme échéance l’année 2015 :
Nous y sommes – Et maintenant ? Les pays membres de l’ONU négocient depuis 2013 pour décider de ce qui remplacera les OMD, afin de capitaliser sur les progrès déjà accomplis et de les moderniser. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : le week-end dernier, le sommet de l’Assemblée Générale de l’ONU a validé une liste de 17 objectifs (les fameux ODD) représentant notre feuille de route pour un monde meilleur d’ici 2030.
Prise en compte de nouveaux facteurs
De huit objectifs, nous passons donc à dix-sept, avec quelques modifications : après tout, le monde a bien changé depuis 2000. Nous ne parlons donc plus de « développement » mais de « développement durable », reconnaissant que nous ne pourrons pas réduire la pauvreté sans donner les moyens aux populations de s’adapter au changement climatique, ainsi que d’encourager et faciliter un monde plus sobre en carbone.
Les ODD prennent également en compte le climat et l’énergie, ainsi que d’autres facteurs qui manquaient aux OMD (vie saine, gouvernance, justice, infrastructures, modes de production et de consommation plus durables), touchant ainsi à chaque aspect de nos vies : la santé, l’économie, les droits de l’homme, l’environnement, nos sociétés.
L’autre changement , c’est que les ODD de 2015-2030s’appliquent à nous TOUS. Tandis que les OMD se concentraient sur les pays en voie de développement, les ODD proposent, eux, et pour la première fois, un cadre universel d’action. Cela est très important : même si les taux de pauvreté et les défis des pays développés et les pays du sud sont différents, nous avons tous des efforts à faire en matière d’inégalité.
A quoi servent ces objectifs ?
Les travaux onusiens peuvent en effet paraître bien loin de notre quotidien. Mais c’est grâce aux OMD que nous avons vu d’énormes progrès dans les taux de scolarisation des enfants – surtout les filles – ou bien une baisse sans précédent de la pauvreté (un milliard de moins de personnes sous le seuil de pauvreté dans le monde depuis 2000).
Par ailleurs, un grand nombre d’agences ou de ministères (tel que le DFID, le ministère britannique du développement international) ont adopté les OMD comme ligne directrice depuis 2000. Ceci permet une meilleure cohérence des actions en matière d’aide internationale.
L’action britannique en faveur du développement
Au Royaume-Uni, nous sommes fiers de notre bilan à ce jour en matière d’aide publique au développement. Dès 2013, nous avons atteint l’objectif international de 0,7% de notre PIB dédié à l’aide publique au développement, un engagement désormais juridiquement contraignant et qui nous a permis de soutenir la mise en œuvre des OMD depuis 2000, par exemple :
- en fournissant 47 millions de moustiquaires, ce qui a contribué à la réduction de 60% de transmission du paludisme,
- en formant 177 000 professeurs et en finançant l’éducation pour 11 millions d’enfants,
- en créant 1,3 millions d’emplois en Afrique et en Asie.
Malgré les progrès constatés, le chemin est encore long. Ce qui compte, c’est d’avoir la volonté, de mettre les moyens et de travailler ensemble afin que le développement de notre planète soit durable, équitable, et qu’il bénéficie à chaque personne. Ou, comme l’a dit notre Premier ministre David Cameron : « leave no-one behind ».