Il n’y a vraiment pas de décision facile dans le dossier syrien, et je voulais décrypter un peu pour vous ce qui s’est passé au Royaume-Uni la semaine dernière.
Version écrite (suite)
Tout d’abord, nous étions tout à fait d’accord avec la France et les Etats-Unis sur le fait que l’utilisation massive des armes chimiques en Syrie le 21 août émanait très probablement du régime (nous n’avions guère de doute là-dessus), et que c’était l’une des pires utilisations de ces armes depuis très très longtemps. Ces armes sont interdites depuis 1925.
Et nous étions également d’accord avec le côté français sur le fait que nous ne pouvions pas accepter sans une réponse quelconque l’utilisation de ce type d’arme. Monsieur Cameron et le gouvernement britannique étaient aussi en faveur d’une intervention militaire limitée, ciblée et proportionnée pour essayer de rétablir la dissuasion contre l’utilisation des armes chimiques.
Monsieur Cameron avait posé deux conditions pour cela. Tout d’abord, un processus de l’ONU, idéalement une résolution du Conseil de sécurité, qui est malheureusement bloquée par certains membres du Conseil. Ensuite, un processus d’inspection – les inspecteurs de l’ONU ont désormais quitté la Syrie avec des échantillons qui vont être analysés.
La deuxième condition, c’était l’accord du Parlement britannique. C’est notre tradition, avant d’engager nos forces militaires, d’avoir un appui parlementaire. Il y a eu 8 heures de débat passionné et vigoureux au Parlement, et finalement la Chambre des Communes britannique a décidé de ne pas adopter la résolution du gouvernement, ni celle de l’opposition.
Et le Premier ministre a très vite traduit cela, en disant qu’il n’y avait pas la volonté de la part de notre Parlement d’engager nos forces militaires. Il n’y aura donc pas de participation britannique à l’action militaire mais nous restons absolument solidaires des autres alliés qui seraient prêts à intervenir après avoir effectué leur propre processus de consultation parlementaire.
Nous restons un membre important de la grande coalition politique qui aide les civils syriens et les réfugiés dans les pays avoisinants, et qui encourage aussi à faire pression pour un processus de négociation politique dit “Genève II”. Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne, la solution doit être politique.